Sumario: | Réduire les Pensées à la seule défense de la religion chrétienne contribue à manquer leur originalité conceptuelle. Or il y a bien une philosophie de Pascal, où l’inquiétude joue un rôle cardinal. Elle dévoile ce que le divertissement escamote : le malheur de notre condition, l’effroyable du réel et l’éphémère de toute consolation. Contrairement au moi diverti, le sujet inquiet réfléchit sur son « état véritable », recherche vérité et bonheur. L’inquiétude résulte de ce désir du vrai et du bien, et de l’impuissance à le satisfaire. Elle consiste à être privé de ce dont on est capable. Les Pensées décrivent ainsi l’homme dans le vide de ses capacités comme dans ce qui l’élève, dans l’inconsolabilité de son existence comme dans sa disposition à « travailler pour demain et pour l’incertain ». Si l’inquiétude ne conduit à aucune évidence, au moins sert-elle à « régler sa vie. Et il n’y a rien de plus juste -- Contracubierta
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