Sumario: | "Vues à travers le filtre des auteurs antiques, les Alpes ont une image associée au caractère hostile et répulsif de la montagne. Cette image qui tient du topos littéraire relève pourtant d'une réalité propre aux régions de montagne : la difficulté d'accès et de franchissement, liée au relief et aux conditions climatiques. La principale caractéristique de la montagne est en effet de juxtaposer des zones basses (les vallées) et des reliefs plus ou moins abrupts et élevés. Pour l'époque romaine, cette juxtaposition a été traduite en termes d'opposition entre des zones basses romanisées, et des montagnes occupées par des populations indigènes peu civilisées. Pour cette raison, les Alpes sont d'abord perçues comme des espaces à franchir, où s'arrêter ne présente aucun intérêt, et qui peuvent même être dangereux. La présente enquête s'est orientée dans deux directions distinctes. La première concerne l'urbanisation et, de façon plus générale, les modes d'occupation des Alpes occidentales durant la période romaine. Le développement de villes et d'agglomérations et l'émergence d'un réseau parfois dense d'établissements ruraux témoignent d'évolutions majeures dans l'occupation des régions alpines. Le second axe de la recherche concerne les ressources elles-mêmes, au centre des activités économiques des populations alpines. Devant la rareté des données archéologiques, l'auteur recourt au paléoenvironnement pour rendre leur place à deux activités caractéristiques des économies de montagne, le pastoralisme et l'exploitation des mines."
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