Sumario: | Entre la correspondance, écrite au fil de la plume à l'intention d'un destinataire choisi, et la poésie, qui s'adresse a priori à tous au prix d'un travail contre la spontanéité et l'improvisation, les liens pourraient sembler ténus. Mais ces définitions sont par trop restrictives : l'une des caractéristiques de la correspondance est de pouvoir prendre tous les tons et se plier à toutes les formes, à commencer par la poétique. L'épître, ou lettre en vers, en est la manifestation la plus évidente, puisque les deux genres s'y confondent, mais ce n'est pas la seule, loin de là. D'Ovide à Georges Perros en passant par Rimbaud, Verlaine, Louis Ménard et Max Jacob, la première partie de cet ouvrage cherche à définir une ±poétique épistolaire» dans l'histoire. Une deuxième partie traite de la dimension régulièrement ludique des lettres accompagnées de vers, semés ou distincts. Ces pratiques communes à l'abbé Cotin, à Nerval, à Verlaine ou à Valéry, peuvent-elles cependant se résumer à de simples ±jeux de société» ? Sous le signe des ±confidences», une troisième partie distingue d'une part les lettres de poètes (Heredia, Rodenbach, Armand Robin, etc.) à des prosateurs, et d'autre part les lettres de quelques grands prosateurs (Flaubert, Huysmans, Barrès) à des poètes plus ou moins oubliés aujourd'hui (Louise Colet, Adrien Mithouard, Anna de Noailles). Écrites par les meilleurs spécialistes dans leurs disciplines, les dix-neuf études ici rassemblées abordent sous tous les angles, de l'histoire littéraire à la linguistique, tous les types de correspondances (réelles ou fictives, actives ou passives, publiées ou inédites, en vers, en prose, ou les deux), jusqu'aux dédicaces manuscrites d'auteurs sur leurs livres. Elles renouvellent l'interprétation de quelques grands recueils, ainsi que la poétique de la plupart des poètes abordés.
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