Sumario: | Au Canada, le XXe siècle inaugure une époque faste en matière de culture du livre et de l'imprimé. Après la Première Guerre mondiale, l'émergence de maisons d'édition indépendantes, d'associations d'auteurs, la création de prix littéraires et scientifiques et de subventions à la production, notamment au Québec, sont autant de signes de la vitalité du livre dans la transmission et la promotion d'une culture nationale, désormais projetée dans la durée et conçue comme un héritage essentiel. C'est ainsi que l'on peut voir se développer une culture du livre distincte de l'imprimerie et de la presse, où les éditeurs deviennent progressivement des architectes de la culture canadienne. Ce troisième volume de l'Histoire du livre et de l'imprimé au Canada couvre la période de 1918 à 1980, durant laquelle des transformations cruciales ont eu lieu. Ainsi, les deux grands groupes linguistiques du pays s'enrichissent de structures éditoriales distinctes, et grâce aux périodiques, les populations autochtones et les communautés ethniques et religieuses s'approprient les outils de la communication écrite pour exprimer leurs valeurs, affirmer leur appartenance sociale et créer des liens de solidarité. La Deuxième Guerre mondiale crée une demande nationale accrue pour le livre canadien qui se déploie alors sur la scène internationale. Au même moment, le cinéma, la radio et la télévision, phénomènes nouveaux, favorisent la pénétration d'une production de masse en provenance des États-Unis. L'affirmation d'une identité canadienne s'accentue encore dans les années 1960 au moment où les littératures canadienne et québécoise connaissent une période d'effervescence sans précédent. Enfin, après plus d'un siècle de luttes et de revendications, d'actions individuelles et collectives, les gouvernements mettent en place des structures de soutien à la création littéraire et au livre qui en assureront l'essor au cours des années 1980.
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