Sumario: | Les différents articles présentés dans cet ouvrage mettent en lumière la dimension corporelle du livre. Toutefois, les analyses développées dans Le Livre au corps ne se contentent pas de l'analogie qui associe le corps à l'objet-livre à travers les mots d'un vocabulaire commun à l'instar de ceux de tête, pied, dos, nerfs... Loin d'un anthropomorphisme manifeste, aisément repérable et vite accessible, le projet de ce livre est surtout de mettre au jour la profondeur de liens sensibles et l'articulation de rapports visibles et invisibles entre le livre et le corps dans l'histoire - au Moyen Âge, à la Renaissance - mais aussi dans leur propre production et reproduction artistique autonome. Qu'il soit un objet investi d'esprit ou immédiatement un corps selon Edmund Husserl ou une modalité de notre être selon Emmanuel Lévinas, le livre n'est rien sans son lecteur dont il révèle la corporéité sensible, le livre étant lui-même une forme d'incarnation de l'œœuvre et une mise en œœuvre du corps dans l'acte de lecture. Avec Henri Michaux, Saint-John Perse ou encore Wols, Le Livre au corps montre que le corps comme le livre sont saisis par une poétique de leur génération ou de leur engendrement réciproque.
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