Sumario: | Polices, justices, armées, renseignements, prisons : chaque dispositif concourt à maintenir l'ordre colonial. L'histoire de l'ordre en situation coloniale ne saurait ainsi être séparée de l'histoire de son maintien tout comme l'histoire de la police de celle de l'armée, de la violence extrême, du droit, de la justice et de la prison. L'étude du maintien de l'ordre dans les colonies contribue d'une part à la mise en perspective du maintien de l'ordre en métropole et d'autre part à la clarification du legs colonial de l'Afrique contemporaine en matière d'ordre. Basée sur des sources inédites dépouillées par de jeunes historiens, cette recherche novatrice suit l'émergence et les évolutions des formes du colonial policing dans les colonies d'Afrique et de Madagascar aux XIXe et XXe siècles, ainsi que l'emploi de méthodes et de techniques sophistiquées de contre-insurrection ou de renseignement. De Madagascar au Soudan britannique, du Cameroun à la Mauritanie, en passant par le Dahomey et la Haute-Volta, ce premier ouvrage du Groupe d'études sur les mondes policiers en Afrique (GEMPA) fait ainsi vivre des corps inconnus ou très mal connus - tels que les méharistes, les gardes indigènes ou les premiers policiers en uniforme. Il éclaire le rôle largement ignoré de services de police et de renseignement - tels que le service spécial des affaires musulmanes et des informations islamiques (SSAMII), le service de sécurité extérieure de la Communauté (SSEC) ou le service de coopération technique internationale de police (SCTIP). Il offre enfin une histoire à hauteur d'hommes, donnant chair et réalité à des figures étonnantes et inattendues de policiers aux parcours singuliers, comme Hubert Kho, l'inspecteur Georges Conan, le commissaire Artine Hamalian ou les frères Xavier et Achille Béraud.
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