Sumario: | Légitimiste par fidélité, Alfred de Falloux œuvra à la restauration des Bourbons mais, esprit libéral, son attrait pour le libéralisme politique l'amenait à côtoyer l'orléanisme. Ce syncrétisme politique en faisait davantage un royaliste fusionniste, trajectoire partagée avec Berryer ; Falloux fut royaliste plutôt que légitimiste et qu'orléaniste. Un positionnement au sein de la mouvance royaliste qui lui fit aimer davantage le comte de Chambord que celui-ci n'aima Falloux. La dimension chrétienne de Falloux fut à l'épicentre de son action politique. Ministre de l'Instruction publique et des Cultes, il s'attacha à accroître l'influence de l'Église sur la société à travers la loi scolaire de 1850 et la prédominance de Rome par l'ascendant de l'ultramontanisme sur le gallicanisme. La religion lui apparaissant comme la gardienne de l'ordre social, Falloux prit la défense du pouvoir temporel du pape à l'occasion du Risorgimento. Son catholicisme libéral l'amena à affronter, non sans déchirements mais toujours dans un souci de transigeantisme, le magistère contre-révolutionnaire de Pie IX et à se rallier à celui, transigeant, de Léon XIII. Par sa condition sociale, ses relations politiques et familières, par ses engagements politiques et religieux, Falloux s'insère dans son siècle en participant à tous les grands débats politiques du XIXe siècle. Les grands débats spirituels et intellectuels lui sont étrangers, contrairement à son ami Charles de Montalembert et à son ennemi Louis Veuillot ; Falloux s'inscrit dans le catholicisme du XIXe siècle en politique plutôt qu'en intellectuel. L'Académie française lui fit l'honneur de le compter parmi les siens, à l'occasion de la politique de résistance menée par l'honorable Institution contre le Second Empire. Successeur de Molé, Falloux mena une activité académique discrète mais influente au sein du parti des Politiques. Homme de terroir, Falloux se considérait angevin et ruraliste. Le Segréen fut le cadre de son activisme...
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