Sumario: | Empreinte ou écran, évidence et opacité, la duplicité caractérise l'image : doublant l'objet, elle se dédouble elle-même, faisant jouer l'écart à soi de la visibilité sans pour autant admettre quelque recours de l'invisible. C'est ce paradoxe de l'image, omniprésente et sans être propre, qu'on s'attache à cerner ici, de Giacometti à Proust, de Giorgione à Godard, ou de Beckett à Balzac. En reliant le texte au tableau, et le tableau au film, on mesure l'amplitude esthétique d'une même hypothèse : visuel ou langagier, l'effet d'image libère la part de l'ombre dans les figures comme dans les signes, les amenant au regard en dérobant leurs traits et brisant les représentations en contribuant à les former. Jamais présente à soi, l'image est imaginaire. Echappant ainsi au concept, peut-être nous parle-t-elle de l'idée : tel serait le tour ultime d'une dissimulation que l'on a voulu rendre ici constitutive de l'idée même d'image.
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