Sumario: | L'histoire médiévale du Saint Empire romain germanique offre une séquence à la fois emblématique et singulière dans sa partie sud-ouest, entre Vosges et Forêt-Noire, l'Oberrhein : aucune unité politique pendant le siècle qui sépare la disparition des Staufen et la reconstruction impériale de Charles IV (entre 1250 et 1350 environ). Ce paysage politique émietté correspondait parfaitement à la géographie impériale. En revanche, l'Oberrhein montre une véritable cohérence dans son mode de vie, sa langue et sa dynamique économique. D'où vient cet étonnant paradoxe d'une entité de vie sans unité politique ? L'analyse des pouvoirs princiers, ecclésiastiques ou laïques tente d'expliquer dans un premier temps pourquoi il n'y eut pas de comte de l'Oberrhein. Puis, l'étude se porte sur les terroirs qui ont modelé une distribution et une occupation de l'espace, caractérisées par la densité et l'abondance. Le réseau des petites villes, enfin, évoluant d'alliances informelles en ligues, permet de comprendre l'originalité de cette région aux campagnes urbanisées et aux cités rurales. Cette séquence de l'histoire se termine par la réussite du regroupement territorial des Habsbourg, et le retour d'un pouvoir impérial qui va instrumentaliser en 1354 le réseau des villes en créant la Décapole.
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