Sumario: | À l'origine de ce livre, une volonté - mieux connaître et mieux comprendre les horizons culturels des populations provinciales aux XVIIIe et XIXe siècles -, et un choix - enraciner la recherche dans un terrain local, celui du pays vendômois. L'ouvrage rétablit d'abord les réalités économiques et sociales de ce pays au XVIIIe siècle, dans toute la diversité de ses terroirs, de la vallée du Loir aux plateaux, des bocages du Perche aux vastes horizons de la Beauce. Cette présentation réalisée, l'enquête peut en venir à son objet central, en examinant comment sont vécus et pensés dans la région le temps et l'espace, comment aussi s'y organise la relation à l'écrit. Sur ces plans quantité de partages traversent la population : entre illettrés et alphabétisés, entre ici et ailleurs, entre mouvement et stabilité, entre temps cyclique et temps orienté ; certains de ces partages qui recoupent des clivages sociaux bien établis, étaient prévisibles ; mais l'étude révèle aussi en cette matière des rapprochements inattendus. Parmi ces derniers, le fait qu'en dépit même des évolutions que connaît alors la région, ses habitants pensent généralement son histoire comme dominée par l'immuable et le permanent. Une telle vision ne résiste pas à l'irruption de l'événement révolutionnaire, et encore moins aux transformations qui le prolongent au XIXe siècle. Jusqu'alors négligé, le changement s'impose désormais comme un enjeu essentiel. La dernière partie de l'ouvrage examine comment les notables le prennent en charge, pour encourager la modernisation agricole ou l'alphabétisation, en bref pour répandre le progrès.
|