Sumario: | Les études réunies dans Biographies et récits de vie se situent au carrefour de questionnements multiples. Questionnements sur les rapports entre sciences sociales qui voudraient que la biographie, portant de façon plutôt totalisante sur des individus ou des élites, relèverait davantage de l'histoire, tandis que les récits de vie, menant en scène plutôt des fragments de personnalités individuelles ou collectives, relèveraient davantage de la sociologie ou de l'anthropologie. Questionnements sur les rapports entre individu et société, entre individualisme et déterminations sociétales. Questionnements sur les rapports de récrit - plutôt impersonnel et achevé - qui serait caractéristique de la biographie, et de l'oral - sollicité et inachevé - qui serait le propre des récits de vie. Questionnements sur les rapports de l'unité personnelle que privilégierait, voire majorerait, le genre biographique et de la fabrication de soi avec ses lignes de force mais aussi ses incertitudes que les récits de vie permettraient de mieux saisir. Questionnements sur la multiplicité des dimensions temporelles et spatiales de l'existence humaine. A l'égard de ces questionnements» Biographies et récits de vie brouille les clivages disciplinaires» introduit du tumulte dans les régularités, des ratés dans les parcours lisses, montre le jeu des projections, voire du romanesque, des mémoires et des reconstructions tant dans la formation des savoirs que chez les acteurs, qu'il s'agisse de personnalités exceptionnelles (Muhammad, Bourguiba), moyennes (notables) ou ordinaires (Juan de Tolède), d'individus (convertis), groupes (militants, employés de banque) ou communautés (émigrés).
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