Sumario: | Les commerçants constituent, à l'époque moderne, l'un des groupes les plus marqués par la mobilité : leur métier même l'imposait. Alors que la plupart des voyageurs ne se mettaient en route que de façon occasionnelle - volontairement ou forcés par les malheurs du temps -, pour les professionnels de l'échange parcourir les espaces (ou les faire parcourir par collaborateurs ou subordonnés) était une condition sine qua non de leur existence. Aussi la mobilité des marchands a-t-elle fait l'objet de nombreuses recherches menées par les spécialistes d'histoire économique, notamment en vue d'une meilleure connaissance des réseaux et des modes de fonctionnement du grand commerce. Il est clair toutefois que l'intérêt que présente l'activité itinérante des marchands ne se limite pas à ces derniers phénomènes. Le commerçant voyageur participe du monde qui l'entoure (et qu'il parcourt) de façon multiple, et à bien des égards, les rapports qu'il noue avec les phénomènes culturels et religieux ne sont pas juxtaposés à ses activités professionnelles. Les deux ±sphères» entrent facilement en relation, l'une pouvant jouer sur la perception et la pratique de l'autre. Au lieu de les isoler il s'agit donc de les intégrer dans une histoire culturelle des échanges commerciaux. Le présent volume se donne précisément cet objectif, en explorant le sujet, à travers tout un ensemble de cas précis, pour l'Europe de l'époque moderne.
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