Sumario: | Il existe au moins trois bonnes raisons d’étudier la sociabilité associative rurale en Mayenne entre les années 1830 et les années 1930. Premièrement, la sociabilité est un concept qui, après avoir connu un grand succès en sciences sociales il y a une quarantaine d’années puis avoir été considéré comme passé de mode, mérite qu’on y revienne dans une approche culturelle et sociale. Deuxièmement, le monde associatif dans les campagnes françaises au xixe siècle et au début du xxe siècle est un sujet encore trop peu étudié et auquel il reste à accorder toute la place qui lui revient dans les mutations de l’époque contemporaine, au même titre que l’école. Troisièmement, la France de l’Ouest est un espace injustement disqualifié par l’historiographie pour ce qui relève de la vie sociale. Des sociétés littéraires aux clubs sportifs, en passant par les cercles, les sociétés de cure, les corps de sapeurs-pompiers, les sociétés musicales, les patronages catholiques, les associations conscriptives, les amicales d’anciennes et d’anciens élèves et celles d’anciens combattants, il est alors possible de saisir comment, à l’époque contemporaine, une culture formalisée, incarnée par la sociabilité associative, émerge face à une culture coutumière, moins « civilisée », celle des veillées et des assemblées villageoises. Ce qui se joue là n’est pas tant affaire de remplacement que d’acculturation.
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