Sumario: | De 1872 à 1876, l'Espagne est déchirée par une guerre civile opposant les libéraux au pouvoir aux carlistes, partisans du prétendant don Carlos de Bourbon, défenseurs du trône et de l'autel. Loin de se cantonner à la péninsule Ibérique, le conflit dépasse les frontières et le carlisme bénéficie d'un vaste mouvement de solidarité européen de la part des catholiques et des royalistes. Des ports de l'Atlantique et de la mer du Nord aux sentiers de contrebande des Pyrénées, des salons de l'aristocratie européenne aux réseaux d'anciens combattants pour la papauté, c'est un mouvement protéiforme et informel qui s'organise à différentes échelles et au sein de différents espaces sociaux. Le présent ouvrage l'étudie en croisant les apports de la micro-histoire, de l'histoire par le bas, de l'histoire transnationale et de l'histoire politique. Le terrain d'enquête est principalement la France, que le voisinage avec l'Espagne érige en tête de pont de cette internationale blanche : le territoire français devient lieu de refuge, d'organisation et de solidarité transnationale pour les carlistes, malgré l'opposition du gouvernement. Agissant dans l'illégalité, l'internationale blanche apporte une aide décisive à l'insurrection dans la guerre civile. C'est surtout vrai à la frontière entre France et Espagne, en Catalogne et au Pays basque, où les royalistes reçoivent le soutien de populations frontalières dont les cadres de vie traditionnels sont menacés par l'émergence de l'État moderne et du capitalisme. Ce livre présente et analyse ainsi un « envers de l'histoire contemporaine », le combat transnational de défenseurs d'un futur alternatif à la modernité libérale.
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