Sumario: | Depuis quelques années, la révolution industrielle et le prix dont s'est payée la croissance économique et sociale retiennent l'intérêt des chercheurs. Ce courant profond s'accompagne d'une curiosité très vive pour les « laissés pour compte » de cette lente promotion sociale, ceux qui font aujourd'hui partie du Quart Monde et qu'au moment de la Révolution française, on désignait comme le « Quatrième État ». Paul Bonenfant a fait, en Belgique, œuvre de pionnier en la matière lorsqu'il a publié, en pleine crise économique,Le problème du paupérisme en Belgique à la fin de l'Ancien Régime. On y trouve posé d'emblée le problème essentiel : la révolution industrielle a-t-elle accru les maux qu'on lui attribue communément : bas salaires, travail des femmes et des enfants, ignorance, alcoolisme ? Ou bien la misère était-elle plus profonde au XVIIIe siècle mais, à défaut de grandes enquêtes sociales, moins bien connue ? L'auteur limite son enquête aux anciens Pays-Bas autrichiens et néglige la Principauté de Liège. Aucune étude d'ensemble sur l'indigence dans la Principauté n'a été publiée à ce jour, à l'exception de quelques monographies sur des formes particulières d'assistance ou de répression. C'est cette lacune que nous avons voulu combler. Par ailleurs, nous avons évité de nous enfermer dans un seul régime politique, celui des Princes-Évêques. Nous avons préféré étendre ce travail aux régimes français et hollandais afin de déterminer s'il y avait eu au long de ces trois périodes une amélioration ou une dégradation dans les conditions de vie de la population.
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