Sumario: | Parmi les agents du prince, les châtelains n'ont guère retenu l'attention de l'historiographie. Le présent volume, qui rassemble les textes des communications présentées lors de la table ronde franco-italienne de Chambéry d'octobre 2001, entend combler une lacune en mettant en avant une figure d'officiers dont le rôle a été essentiel dans l'histoire de la construction des administrations d'État, de la territorialisation du pouvoir princier et de la constitution des sociétés politiques régionales à la fin du Moyen Âge. La comparaison entre principautés françaises et villes-États d'Italie du Nord permet de faire ressortir parmi les châtelains une grande variété de profils, qui ne répond pas seulement à des logiques géographiques. Initialement homme de guerre puisqu'il était attaché à un château, le châtelain a souvent revêtu d'autres visages, de l'administrateur au juge, du receveur à l'enquêteur. Si la vocation militaire a favorisé un recrutement nobiliaire, seigneurial et rural, la fonction n'a pas été l'apanage de la seule noblesse. Parce que la charge de châtelain a parfois été concédée à des créanciers du prince, les élites urbaines ne l'ont pas négligée. Pour le prince, l'office de châtelain a souvent été pensé comme un instrument politique de fidélisation des élites régionales. Plus largement, à travers les différents exemples qu'il étudie, ce livre se veut une réflexion sur les relations entre pratique de l'office, service administratif et pouvoir princier au Moyen Âge tardif.
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