Sumario: | Depuis les cartes anciennes qu'il a consultées et copiées jusqu'aux nombreux plans de géomètre qu'il a dessinés en tant qu'arpenteur professionnel, les cartes abondent dans les archives et la documentation de Thoreau. L'arpenteur vagabond s'intéresse à ces documents longtemps négligés par la critique et au rôle que cette familiarité avec le geste cartographique a joué dans le travail de l'écrivain. Ce parcours de l'ensemble de son œuvre montre que Thoreau, tout en mesurant parfaitement les limites et le biais idéologique de l'entreprise cartographique, y voyait aussi un outil irremplaçable de clarification et de mise au jour de phénomènes (humains et non humains) habituellement invisibles. Dans ses textes sur la nature comme dans ses essais plus explicitement politiques, la langue vagabonde et « extravagante » de Thoreau trouve ainsi dans les cartes un allié inattendu qui permet une redistribution polémique des spatialités et la mise en place d'un nouveau régime de visibilité. Henry David Thoreau's legacy is not only literary but cartographic, including numerous maps long neglected by critics- from the plans he drafted as a professional surveyor, to the ancient charts he copied in the library at Harvard University. The Surveyor and the Saunterer examines the role that these maps played in Thoreau's work as a writer. While he was aware of their geographic limitations, and the ideological bias involved in map-making, Thoreau was nevertheless drawn to them as a unique clarification tool, capable of revealing phenomena that would otherwise remain invisible. In his writings on nature, as well as in his more political essays, Thoreau's "extravagant" and sauntering mind finds an unexpected ally in cartography, allowing him to conduct a controversial redistribution of spatiality, and explore a new system of visibility.
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