Sumario: | La question des rapports entre les sexes et de la définition des rôles sexués est assez familière aux spécialistes de l'Antiquité. Néanmoins le renouvellement théorique apporté par la notion de genre incite l'équipe Phéacie, qui réunit des chercheurs et des enseignants-chercheurs spécialistes de l'Antiquité grecque et romaine, à proposer un premier bilan des problèmes que leur pose l'usage de cette catégorie. La variété des sources étudiées, épigraphiques, papyrologiques, archéologiques, littéraires, témoigne de l'ampleur que peut prendre un tel questionnement historique susceptible de renouveler radicalement la lecture de tel ou tel document supposé bien connu. Par ailleurs, les cadres normatifs observables dans les sociétés antiques, une fois mis au jour, paraissent sujets à bien des gauchissements, voire des transgressions. Ceux-ci rendent compte, à leur tour, de la dynamique des identités de genre qu'on ne saurait réduire à deux contenus, le masculin et le féminin. Néanmoins cette polarité reste un ordonnancement politiquement utile, permettant de hiérarchiser les individus et les comportements, et, exceptionnellement, de valoriser des caractéristiques socialement associées à un sexe ou un autre, tels l'obéissance pour les filles de leurs pères et le courage physique pour les fils de la cité.
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