Sumario: | "Quelle place les femmes, réputées 'querelleuses' selon Richelet, ont-elles occupée dans les échanges polémiques censés garantir leur foi et mettre une sourdine aux propos de 'la philosophie' des Lumières? Quel rôle exact ont-elles joué dans le déferlement des affrontements qui ont accompagné la structuration du champ intellectuel et dans l'appropriation positive de disciplines traditionnellement réservées à l'Église et à ses pasteurs? Dans quelle mesure leur éducation les a-t-elle préparées à ces échanges pro et contra et à la pratique d'une apologétique chrétienne qui, tout au long du XVIIIe, ne cesse de s'ouvrir stratégiquement aux séductions du siècle? Telles sont quelques-unes des questions qui hantent ce volume. Depuis Albert Monod, en 1916, il était de coutume de placer l'essor et l'étude de l'apologétique chrétienne entre les terminus a quo et ad quem emblématiques de 1670 et de 1802, soit entre deux œuvres--Les Pensées et le Génie du Christianisme--et deux figures masculines--Pascal et Chateaubriand--, certes écrasantes de maestria, mais qui obéraient une bibliographie prolixe, avec pour effet de galvauder également toute prise de parole féminine".
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