Sumario: | La question de la censure, de ses modalités et de ses effets, semble inépuisable, et toutes les formes d’expression, que ce soit des textes (poésie, théâtre, roman, presse…) ou des images (peinture, photographie, cinéma…) sont susceptibles d’être à un moment ou à un autre les victimes de mesures censoriales plus ou moins sévères. Ce livre envisage les cas de l’Espagne, du Portugal et de divers pays d’Amérique Latine (Argentine et Uruguay) autour de trois thématiques : les pouvoirs et les censures de l’Ancien Régime au xxe siècle ; les dictatures face aux productions littéraires et cinématographiques : franquisme, salazarisme, dictatures latino-américaines ; langue et littérature : autocensures, oublis, manipulations. La question des stratégies à adopter face à la censure est au cœur de ce volume. Comment contourner la censure, s’y adapter et faire avec, comment pouvoir donc communiquer avec son public plus ou moins « librement » ? Les pratiques peuvent être variées et dépendre des situations concrètes, qu’il s’agisse de déplacement physique, de choix d’une autre langue ou d’effacement de repères concrets pouvant permettre de remonter jusqu’aux imprimeurs et auteurs de publications dont le contenu « hétérodoxe » peut faire l’objet de répression, en passant par l’autocensure, le jeu du possible qui peut permettre de faire naître des espaces de transgression. Brutale, souvent arbitraire, aveugle et polymorphe, la censure et ses agents sont rarement intelligents. La ruse, et donc la métaphore ou l’ellipse, devient alors une pratique obligatoire pour tenter de tromper les censeurs.
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