Sumario: | Le sang est une substance à laquelle on prête de nombreux pouvoirs. Fluide biologique, réalité concrète de la vie qui palpite ou s’enfuit, plus ou moins épais, visqueux ou translucide, il est porteur de tout un imaginaire que les Anciens ont interrogé durant l’Antiquité gréco-romaine. Du sang du crime à celui du combat, du sacrifice à la mort du martyr, de la magie à la cuisine, un univers rouge semble ressortir de cette Antiquité fantasmée. Marqué du sceau de l’ambivalence, il a quelque chose de magique : porteur de vie et de mort, le sang signe les saisons du corps féminin et annonce la mort quand il sourd de la blessure du guerrier : il est le baromètre de la vie qui dit aussi la parenté. Clé de compréhension des cultures antiques, considéré au travers d’un large cadre géographique et chronologique, le sang offre une lecture tant historique qu’anthropologique des corps. Plusieurs dimensions ont été retenues : les pouvoirs du sang réels ou supposés, le sang vecteur de communication, le sang communautaire qui dit la filiation et l’appartenance du groupe et enfin la violence qui le fait couler. C’est une histoire du sensible qui est menée ici par le liquide biologique vital, par la couleur, celle du sang rouge ou noir, de la pourpre. C’est aussi une histoire sociale car, par le sang c’est la transmission, la descendance et la filiation, la souillure, la pureté, les rites que l’on observe ; c’est encore une histoire de la guerre, du crime et de la justice.
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