Sumario: | Au cours des années 1960, les pays occidentaux s’engagèrent, avec des rythmes et des conceptions variés, dans un processus politique, médical et administratif visant à sortir les malades des hôpitaux psychiatriques. En opposition au modèle asilaire développé au xixe siècle, cette désinstitutionnalisation valorisait une prise en charge de la maladie mentale fondée sur les ressources communautaires et les services ambulatoires. Mais est-ce pour autant la fin de l’asile ? En retraçant l’histoire des modalités de sortie de l’asile dans le monde francophone du xixe siècle, cet ouvrage constate la nature mythique de la désinstitutionnalisation. Si on a bien fermé quelques asiles et libéré des malades mentaux pour les réintégrer dans la communauté, on était loin d’atteindre les ambitions des réformateurs de l’après-guerre. En Europe comme en Amérique du Nord, la déshospitalisation s’est en effet déployée tardivement par rapport aux proclamations théoriques et aux injonctions légales, à des rythmes différents selon les régions et de manière souvent conflictuelle. C’est sur les enjeux et les conséquences de ce phénomène historique majeur pour nos sociétés que revient cet ouvrage.
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