Sumario: | Les différentes études de ce second volume ont pour objet de situer le Philèbe dans son contexte et d’en retracer la postérité. Elles sont le complément et le prolongement indispensables des commentaires présentés dans le premier volume. Après un examen du rôle joué chez les premiers philosophes grecs par les notions de limite et d’illimité – préalable nécessaire pour comprendre le sens conféré à ces termes par Platon mais aussi par les néoplatoniciens –, une première partie fournit des informations sur l’arrière-plan médical du dialogue ainsi qu’une analyse du plaisir musical dans l’ensemble de l’œuvre platonicienne. On y trouve également des éléments nouveaux éclairant la thèse de Speusippe (ce morose ennemi du plaisir) et l’apologie de la jouissance figurant dans le traité Sur le plaisir d’Héraclide du Pont ; ces recherches permettent d’avoir une idée plus précise des débats entre hédonistes et anti-hédonistes qui agitèrent le ive siècle. Une deuxième partie s’attache à la manière dont Aristote a repris l’héritage du Philèbe, tout en soulignant les divergences et les difficultés propres à la conception, ou plutôt aux deux conceptions aristotéliciennes du plaisir ; sont envisagées ensuite l’interprétation de Plotin, la lecture métaphysique du dialogue par Jamblique, et celle, plutôt éthique, de Syrianus, Proclus et Damascius. Figure enfin en épilogue le destin d’une formule, « Mangeons et buvons, car demain nous mourrons », expression toujours renaissante d’une attitude que Socrate s’est employé à combattre par des discours « inspirés d’une Muse philosophe ».
|