Sumario: | Depuis plus d’un siècle la notion de « nuisible » fait l’objet d’une contestation de plus en plus vive. Pourtant elle connaît une singulière persistance sociale en tant que concept opérationnel qui donne aux hommes une certaine légitimité pour gérer, et souvent détruire, certaines espèces. À l’heure où la France vient d’adopter la loi sur la reconquête de la biodiversité, la question des « nuisibles » reprend une singulière acuité avec la multiplication d’espèces exotiques envahissantes et les vives controverses qui demeurent autour du loup, du renard mais aussi de l’utilisation des insecticides et des herbicides pour se défaire de « gêneurs ». Si la notion de « nuisible » demeure centrale dans la gestion du sauvage par nos sociétés, elle s’avère très variable selon l’époque, l’espèce, le territoire ou le groupe social considéré. Pour dresser un état de la recherche, historiciser cette notion et éclairer les enjeux actuels, il convient de croiser les regards afin de caractériser les différentes conceptions de la notion de « nuisible » qui coexistent actuellement et d’en retracer les origines, tout en s’ouvrant aux acteurs du présent. Ainsi cet ouvrage entend contribuer à explorer les interactions entre les sociétés et la nature, et permettre de mieux saisir leurs coévolutions.
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