Sumario: | La politique est omniprésente dans l'œuvre littéraire de Louis Guilloux (1899-1980). Si le constat n'est pas nouveau, aucun travail collectif ne s'était jusqu'ici proposé de partir du texte littéraire pour en éprouver, sur ce point, les constances, les évolutions, les ruptures. Le résultat a l'avantage de sortir des clichés qui marquent un écrivain irréductible aux étiquettes simplifiantes et pourtant tenaces, de « l'écrivain du peuple » à « l'écrivain breton », en passant par le « franc-tireur ». Les contributeurs – et c'est tant mieux – n'adoptent pas tous le même regard. Certains insistent sur la continuité des représentations politiques depuis ses premiers écrits (profond malaise devant l'embrigadement politique ; adhésion de surface aux téléologies politiques…). D'autres préfèrent souligner les évolutions, sinon les ruptures des années trente, après le soutien apporté à l'URSS. Mais Louis Guilloux s'il se situait à gauche « de naissance » comme il le disait lui-même, s'il condamnera les dérives staliniennes et les logiques politiques bureaucratiques le fera le plus souvent implicitement, comme « en sourdine », préférant s'attacher à travers la stylisation de ses personnages, à montrer que tout homme, y compris le pire des « salauds », mérite compassion parce qu'il conserve une part d'humanité.
|