Sumario: | « La logique du discours est pour moi quelque chose de terrifiant » disait Luigi Nono interrogé sur la nature fragmentaire de sa musique. Selon lui, c’est le fondement même de l’expression musicale occidentale qu’il faut considérer comme caduc. La musique écrite se doit en effet d’échapper aux disciplines du logos en renouvelant ses structures logiques et en s’ouvrant aux nouvelles technologies qui font échapper l’expression aux seuls procédés compositionnels instrumentaux. Telle est l’ambition de Pierre Boulez, de Luigi Nono et de la génération de compositeurs dite « de Darmstadt » : répondre à la crise de la musique contemporaine en inventant une nouvelle musique fondée sur la mixité, la virtualité, l’espace et la résonance, bref, instaurer un régime discursif unifiant l’hétérogène, sans le contraindre, ni l’abolir.
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