Sumario: | Au cours de leur installation à Rhodes pendant environ deux siècles, les Chevaliers Hospitaliers ont superposé une forteresse-monastère à la ville byzantine. La conquête ottomane a entraîné ensuite dans la ville un processus d’islamisation qui s’est traduit par une large réutilisation du bâti existant. Les modalités de ces opérations demeurent peu connues. Cet ouvrage propose un voyage dans l’histoire de Rhodes entre le Moyen Âge et le début de l’époque moderne, afin de retracer les phases de son accroissement urbain et les interactions entre l’architecture religieuse et la forma urbis. Cette étude s’appuie sur les outils de l’analyse spatiale et morphologique, qui a une partie importante dans les études d’archéologie urbaine, ainsi que sur un corpus de sources variées : les manuscrits de l’Ordre, les récits de voyage, l’iconographie et les données archéologiques. Une partie de l’ouvrage est consacrée enfin au recensement et à une analyse comparative des églises et des mosquées urbaines : bien que souvent limitée à une dimension régionale, la production architecturale et artistique à Rhodes est étroitement liée à des réalisations plus prestigieuses d’inspiration byzantine et gothique, ainsi que du monde ottoman. Dans un contexte actuel où l’urbanisation contemporaine côtoie tant le patrimoine bâti le plus connu que les vestiges archéologiques mineurs, Rhodes s’avère être un véritable « laboratoire urbain » dont l’histoire demeure un champ en construction.
|