Sumario: | Voici, jusqu’ici entièrement inédite, une des correspondances les plus importantes d’André Gide, tant par le nombre des lettres échangées (près de 600, sur plus d’un demi-siècle) que par la diversité des intérêts qui lièrent l’auteur des Nourritures terrestres, dès 1895, avec André Ruyters, écrivain belge précoce (il a alors dix-neuf ans) et original, qui sera avec lui l’un des six “pères fondateurs” de La Nouvelle Revue Française (dont il fut le gérant jusqu’à la guerre de 1914). Cette correspondance fera sortir de l’ombre où elle était restée la figure, singulière et attachante, d’un des plus proches amis de Gide, dont tous les lecteurs de celui-ci connaissaient le nom, mais en ignorant tout (il est à peine mentionné dans les biographies de l’écrivain) de celui qui fut le dédicataire d’Isabelle. On verra vivre ici une amitié, d’abord tendre et passionnée, puis orageuse et subissant de violentes ruptures, mais perdurant jusqu’à la mort de Gide. Outre son intérêt documentaire et biographique, cet ensemble de lettres, où chacun lit, explique et commente les œuvres de l’autre, est surtout précieux d’un point de vue purement littéraire : sur les Nourritures de Gide, sur Le Mauvais-Riche de Ruyters, sur l’art de la traduction (à propos du Typhon de Conrad traduit par Gide), sur de multiples questions de grammaire et de morale..., on découvrira ici nombre de lettres passionnantes, dont la lecture est indispensable pour la connaissance de Gide et de l’histoire littéraire de son temps. L’édition de cette correspondance est due à la collaboration de Claude Martin, auteur de nombreux ouvrages sur Gide (en particulier sur sa correspondance), et d’un des meilleurs connaisseurs de la littérature belge de l’époque, Victor Martin-Schmets, éditeur des Oeuvres complètes d’André Ruyters ; Pierre Masson, auteur d’une étude publiée naguère aux PUL (André Gide, voyage et écriture, 1983) s’est joint à eux pour la présentation de ce monument épistolaire.
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