Sumario: | Comme l’explique René Girault dans la préface de cette réédition de sa thèse publiée pour la première fois en 1973,« l’histoire des emprunts russes est simple, le mythe est édifiant. À la fin du XIXe siècle les rentiers français ont prêté leur or à l’allié russe ; la révolution bolchevique a brutalement renié les dettes de l’ancien régime, en 1918, sans jamais payer d’indemnités aux anciens créanciers ou investisseurs jusqu’aux récents accords de 1996 qui replacent cette vieille histoire dans l’actualité immédiate. [...] L’ampleur des sommes prêtées, la large diffusion des « papiers russes » dans le public français, le rôle joué par la presse dans la formation d’une conscience collective française vis-à-vis de la Russie tsariste, puis bolchevique, le bouleversement social qui suivit la première guerre mondiale avec la disparition du « rentier »,- personnage symbolique de la Belle Époque [...] - avaient abouti à la création d’un mythe fort et d’une réalité navrante : le petit bourgeois français qui avait prêté son or à la Russie, l’entrepreneur français qui avait investi en Russie, autant par intérêt raisonné que par réflexe patriotique, a été grugé, dépossédé, trompé par des dirigeants sans foi ni loi ; toute morale est ainsi bafouée [...]. » Mais de son côté, ajoute R. Girault, « l’historien doit raisonner sur les faits et se garder de porter des jugements de valeur sur l’attitude des .épargnants de la Belle Époque. L’histoire des emprunts russes appartient à l’histoire globale des relations internationales avec tout ce que celle-ci comporte d’implications politiques économiques et sociales pour les pays concernés. Il convient de répondre aux trois questions classiques : quand, pourquoi, comment emprunts et investissements français en Russie ? ». Cette étude donne très clairement bien des réponses. C’est pourquoi, au-delà de l’actualité immédiate qui, avec le lancement de la procédure d’indemnisation a relancé « la vieille affaire » des emprunts russes, le Comité…
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