Sumario: | La transition post socialiste en Tchéco-Slovaquie a d’abord signifié la fragmentation en deux États indépendants. Trois quarts de siècle d’une existence politique commune n’avaient-ils pas permis une cohésion suffisante ? S’agit-il d’une bifurcation, produite dans un contexte géopolitique particulier « loin de l’équilibre », ou bien sous-tendue par des processus de différenciation enracinés dans une longue durée ? Ces questions sous-tendent les articles qui analysent certains phénomènes clés de la situation contemporaine. Le chômage et la privatisation des entreprises nés de l’ouverture à l’économie de marché révèlent un dur gradient de décroissance économique de portée européenne beaucoup plus large ; le déclin des migrations intérieures depuis 1960 fait apparaître l’affaissement des relations sociales entre les Tchèques et les Slovaques ; à travers la géographie des appartenances religieuses émergent des frontières que l’on avait cru oubliées... Pour tous les phénomènes, précisément localisés, le contact entre les pays tchèques et la Slovaquie s’individualise par une ligne d’inflexion et même de discontinuité, qui incite à une réflexion plus générale sur les processus d’auto-organisation territoriale infra-étatique. Graphiques et cartes, restituant la longue durée ou saisissant le provisoire de la transition, mettent en relief la complexité du changement en Europe Centrale, au cœur de l’Entre-Deux de l’Europe.
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