Sumario: | Un roi, assurément. Au royaume des auteurs de best-sellers. Un grand écrivain ? Le débat reste ouvert. A commencer, dans les œuvres même - romans et nouvelles - de Stephen King, où la figure de l’écrivain ne cesse de reparaître, comme si elle y était en somme à demeure. Demeure hantée, s’entend. Autrement dit : habitée. Mais par qui, au juste ? S’il y a péril en la demeure de King, y pénétrer, c’est aller à la rencontre sans cesse différée d’un Autre, convoqué par l’acte d’écriture, qui ne s’autorise à paraître au grand jour qu’au terme d’un accord paraphé d’une signature d’emprunt - d’un nom de plume. Mais alors, se dire écrivain, revendiquer en son nom propre des droits d’auteur, cela ne relèverait- il pas toujours un peu du vol, de l’effraction ? Est-ce à dire pour autant qu’aucune rencontre ne saurait avoir lieu, sinon sur le mode du fantasme ou de l’allégorie ? Rien n’est moins sûr. L’écrivain n’est que par l’écriture qui le fait naître. C’est pourquoi, plus (ou moins) qu’un essai sur un écrivain, il s’agirait plutôt, ici, d’un compte rendu de lecture (le premier du genre, en langue française, consacré à King) - la lecture constituant le seul lieu où la rencontre avec la réelle présence de l’écrivain peut, sinon s’effectuer, du moins s’inscrire ?
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