Sumario: | « Notre philosophie tente de rétablir le sens de plénitude de l’existence », annonce le président Juan Domingo Perón en s’adressant aux philosophes du monde entier qui participent au Congrès national de philosophie de Mendoza en 1949. Par son discours, le président de l’Argentine se transmute en « philosophe pratique » – comme lui-même se désigne – et transforme radicalement la réunion savante. Dans le contexte de la guerre froide, ce Congrès national de philosophie est l’occasion de rendre publique la troisième position de son gouvernement. Non sans ambiguïté, le congrès de philosophie est l’une des tentatives parmi d’autres du gouvernement péroniste pour approcher les intellectuels, à une époque où l’espace intellectuel, fortement politisé, se professionnalise et dessine ses frontières disciplinaires. De l’espace intellectuel au sens large, en passant par l’espace universitaire, l’auteure explore dans ce travail la manière dont la politique agit sur l’organisation et la dynamique de l’espace philosophique aussi bien que les débats des philosophes.
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