Sumario: | Parler de chiffres en histoire de l’art est souvent malvenu, car cela semble considérer que l’on pourrait codifier des données dont on aime à penser qu’elles relèvent de l’immesurable, de l’insondable, du spirituel : « On ne met pas la beauté en boîte. » Mais pourquoi ? On met bien les tableaux dans des cadres, sur des murs et dans des musées, et on sait bien aussi que les œuvres d’art vivent d’abord par leur rang dans un classement élaboré depuis des siècles, dont les musées et les histoires de l’art, mais surtout le marché, sont les meilleurs comptables. Cette question préoccupait depuis plusieurs années les participants du séminaire « Art et Mesure », tenu à l’École normale supérieure, à l’Institut d’histoire moderne et contemporaine, depuis 2006 : aucun n’aurait jugé honnête de ne pas reconnaître ce qu’apportait l’approche quantitative à ses recherches – et d’abord la constitution d’une base de données rigoureuse. Les premiers travaux ayant abouti à un numéro spécial de la revue Histoire et Mesure (déc. 2008), le présent volume va plus loin : il réunit, outre des historiens, des économistes, des sociologues, des mathématiciens, des statisticiens. Il se veut un outil de travail pour les historiens de l’art qui souhaiteraient, en cohérence avec les questions suscitées par leur objet de recherche, passer par l’analyse quantitative, qu’elle soit très simple ou plus raffinée. Les articles qu’il contient proposent, à partir des exemples les plus divers, une approche très méthodique de l’analyse quantitative, qui vise d’abord à faire comprendre ce qu’est une base de données, comment il faut la construire et ce qu’elle peut apporter. Mais on a veillé à ce que les auteurs ne se dérobent pas à la question heuristique des effets du chiffre sur l’interprétation des arts… L’ouvrage s’articule ainsi en trois grandes parties : « L’approche quantitative est-elle utile à l’histoire de l’art ? », « De la sociologie à l’histoire de l’art » et « Défis pour l’approche métrique ».…
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