Sumario: | La guerre, fait de civilisation central de l’histoire de l’Europe, y a produit un héritage historique à la fois différencié et commun. À partir d’exemples pris dans le long XXe siècle ainsi que dans les plus récents développements européens, cet ouvrage revient sur le jeu des traditions militaires communes et des cultures nationales issues des expériences propres à chaque société. L’Europe s’est édifiée jusqu’à présent pour l’essentiel sur la base de processus institutionnels, oubliant largement la dimension culturelle, et c’est sans doute dans le domaine de la Défense que cette négligence a fait le plus sentir ses effets sur les réalisations concrètes. Cet ouvrage voudrait réparer une telle lacune en portant à la lumière le rapport complexe que les Européens, confrontés à de lourds héritages historiques de conflits et d’alliances interétatiques, entretiennent avec la guerre. Il s’agit d’abord de redécouvrir l’influence dans l’esprit des dirigeants et dans les populations, de constructions de l’Autre (Européen ou non-Européen) comme ennemi ou comme allié. C’est le préalable nécessaire à un renouvellement de la pensée stratégique en Europe qui identifie les conditions de convergence des cultures militaires, et redonne toute sa place au facteur humain dans les questions de stratégie. Les contributions réunies dans cet ouvrage proposent des analyses nouvelles et originales sur la guerre en Europe, dans une diversité de perspectives aussi bien nationales que transnationales. En combinant des approches stratégiques, historiques, sociologiques et politiques, elles envisagent donc la « sécurité européenne » avant tout dans sa dimension culturelle, pour parvenir à une réflexion critique sur les réalisations et les perspectives de coopération dans le domaine de la « défense européenne ».
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