Sumario: | On a longtemps décrit les campagnes d’Ancien Régime comme un monde de l’argent rare, gouverné par le troc et l’auto-consommation. Et bien des études de la « modernisation » rurale ont fait la part belle, par conséquent, au lent développement des échanges monétaires et à la fameuse « ouverture » des campagnes au marché, assimilant celle-ci à une monétarisation progressive des échanges. Or, avec le renouvellement récent de l’historiographie du monde rural, bien des remises en cause sont venues bousculer nos anciennes représentations. La journée d’études L’argent des campagnes. Échanges, monnaie et crédit dans la France rurale d’Ancien Régime a permis de rouvrir le dossier des formes de l’échange dans le monde rural, en s’attachant à repérer toutes les modalités de micro-circulations de valeurs et de biens, en se plaçant en somme le plus possible « au ras du sol ». L’argent caché, ou masqué, apparaît alors un peu mieux, dans l’étendue de ses multiples canaux d’irrigation. Et l’on aperçoit bien que les pratiques économiques ne peuvent être considérées en dehors de leur signification sociale et des mentalités qui les sous-tendent.
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