Sumario: | La question des conditions d’entrée et de sortie a sans doute marqué l’histoire des ordres religieux depuis qu’ils existent, et elle est liée à bien des innovations que la vie régulière a connues à travers les siècles. À l’époque moderne, ces mêmes conditions acquièrent toutefois une importance particulière. La période est caractérisée, dès ses débuts, par une crise profonde des réguliers, la Réforme protestante niant résolument leur raison d’être. Les ordres religieux ont pourtant connu, à l’époque de la Contre-Réforme et de la Réforme catholique, une formidable renaissance. Aussi ne cessaient-ils d’affronter des défis nouveaux qui, dans bien des cas, impliquaient une reconsidération des rapports avec « le monde ». Tout au long de la période, l’entrée dans les ordres, de même que les possibilités d’en sortir, avaient des enjeux sociétaux importants suscitant régulièrement débats et conflits entre les différents acteurs : les ordres religieux, les familles « alimentant » le recrutement du clergé, les institutions romaines, les autorités étatiques, l’opinion publique naissante. Le présent livre cherche à dresser un tableau des problèmes que pose ce sujet à facettes multiples, en prenant en compte la production des normes autant que les pratiques, les entrées et les sorties définitives ou temporaires, bien réelles ou relevant du domaine des (auto)représentations.
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