Sumario: | La définition moderne de la nation comme sentiment ou « communauté imaginée » a replacé la littérature au centre du processus d'élaboration de l'expérience identitaire nationale. La dévolution engagée en Écosse depuis les années 1970 s'est ainsi accompagnée d'un grand renouveau littéraire conduit par le romancier et peintre écossais Alasdair Gray. Depuis la parution de Lanark en 1981, l'artiste polymathe se livre à de surprenantes expérimentations formelles et symboliques prises entre les tentations paradoxales de l'apparition et de la disparition, du renouveau et de l'entropie, d'un hyper-réel envahissant et du rêve obstiné de ce qu'il espère être « une meilleure nation ». Le présent ouvrage envisage l'œuvre d'Alasdair Gray comme une aventure fictionnelle à part entière, une quête vers de nouvelles surfaces d'inscription telles que le territoire existentiel, l'univers sensible, le corps et bien sûr le texte, quête qui parvient à initier un dialogue fructueux entre deux notions complexes et a priori antinomiques, le nationalisme et le postmodernisme. Des personnages récurrents, systèmes symboliques et tissages textuels ainsi « bricolés » surgit une voix écossaise originale, peut-être la clé du réveil d'une nouvelle Écosse, bien loin des clichés tenaces qui en altèrent l'image à la fois au sein et hors de frontières politiques, géographiques et culturelles qu'il est devenu impératif, aux heures de la dévolution, de réinventer.
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