Sumario: | La participation du patronat à la formation professionnelle a longtemps été occultée en France - l’État étant considéré comme l’acteur central de ce domaine d’activité. Pourtant, l’implication des industriels en la matière ne saurait être sous-estimée. Dès les années 1920, Renault choisit par exemple de se doter de sa propre école. L’enseignement qu’elle y délivre relève alors d’une double politique menée sur le front économique mais aussi social. En privilégiant l’analyse de cette entreprise, Emmanuel Quenson fait ici le pari d’éclairer les objectifs, les préoccupations et les stratégies de ses dirigeants pouf mieux souligner leur engagement à l’égard de la formation. Or dans quel contexte le concept d’école d’apprentissage a-t-il pris forme et s’est-il imposé chez Renault ? À quels impératifs une telle politique se devait-elle de répondre ? Quels hommes en ont été les instigateurs ? Quels facteurs ont joué dans l’organisation, le fonctionnement et l’évolution de ce type d’institution ? L’étude d’archives combinée à des témoignages atteste que cette école a connu plusieurs étapes. Son histoire fut celle de compromis successifs, dictés par les débats d’idées comme par les opportunités du moment : les cours dispensés au fil du temps portent la marque d’intentions, d’initiatives et de négociations entre diverses catégories de personnels soucieuses de faire de la formation un enjeu du développement des hommes et des entreprises au xxe siècle. Au-delà de l’analyse, l’ouvrage appelle aussi à la réflexion sur l’actuelle coopération école-entreprise et la décentralisation de la formation professionnelle en France.
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