Sumario: | Alors que s’achève le beau XIIIe siècle si porteur de croissance, de paix et de bonne monnaie, les années 1300 marquent l’ère d’un temps nouveau. Celui des réalités qui se muent en mythes, celui de la croissance qui se transforme en crise, celui du vassal qui devient sujet. Elles sont aussi celles de l’aménagement du socle à partir duquel s’édifie lentement un État royal que Philippe le Bel sut toujours habilement utiliser comme levier de sa politique. Un État qui se construit autour de schémas intellectuels et de modèles institutionnels. Un État qui utilise la monnaie comme un authentique instrument de pouvoir, sans ne jamais cependant parvenir à définir un outillage conceptuel qui aurait permis d’en maîtriser efficacement les évolutions. Un État qui, plus que d’autres, à la même époque, joue des mutations monétaires lorsque les rentrées fiscales ne suffisent plus. Un État qui peine à faire basculer l’ensemble de la fiscalité dans le camp de la souveraineté en dépit du poids de la guerre, d’une inventivité constante et d’une incontestable avancée dans l’agencement des mécanismes financiers. Onze spécialistes éclairent de leur savoir cette importante mutation monétaire, fiscale et financière de la France de Philippe le Bel pour laquelle ils souhaitent aussi ouvrir la voie à des interrogations nouvelles.
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