Sumario: | À Lyon, en préalable à la construction d’un parc de stationnement souterrain en bordure du quartier Saint-Georges, sur la rive droite de la Saône, une équipe d’archéologues de l’Inrap s’est attachée, entre les années 2002 et 2004, à restituer la nature de l’installation humaine telle qu’elle s’est développée depuis la plus haute Antiquité. Solidement adossée aux recherches antérieures et enrichie par l’apport de plusieurs disciplines complémentaires, la fouille d’archéologie préventive du Parc Saint-Georges, longue et complexe, a fourni l’opportunité de reconstituer l’histoire d’une berge marquée par une topographie naturelle contraignante qui s’est peu à peu émancipée du cours d’eau sans pour autant rompre avec lui. La genèse de la formation de la plaine alluviale lyonnaise trouve sur ce site un témoin clé. Cet emplacement est le lieu, à la fin de la période protohistorique, de la confluence du Rhône et de la Saône primitive, puis du passage du nouveau tracé de la Saône. Le dynamisme du réseau fluvial à Lugdunum et de l’activité portuaire à cet endroit a été Illustré de façon éclatante par la découverte d’un embarcadère associé à un bac de passage sur la rivière, datés de la fin du ier siècle ap. J.-C., et de cinq chalands de fort tonnage datés des iie et iiie s. Après une période de repli de l’occupation durant le haut Moyen Âge, le secteur est progressivement urbanisé à partir du xiie s. Au centre de la fouille, un emplacement vierge de toute construction préfigure le port Sablet. Au xvie s., ce port fluvial est parfaitement établi dans la trame urbaine du quartier. Sept barques à vivier témoignent du commerce du poisson. De profonds remaniements interviennent dans la seconde moitié du xviie s. afin de créer un port monumental. Une embarcation, peut-être réservée aux transports de lourdes marchandises, est datée du milieu du xviiie s. Jusqu’à ce qu’au milieu du xixe s. la construction du quai Fulchiron prive le secteur de l’accès direct à la rivière, la rive…
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