Sumario: | Désormais Nerval est reconnu comme un grand écrivain. Mais le malheur de la folie et du suicide continue à projeter sur son œuvre, indistinctement, les vraies questions et les malentendus. Nerval, pris entre les lettres à l’ancienne et la littérature naissante, entre sa propre histoire et celle de la culture, entre le passé et le présent, entre le rêve et le réel, n’en finit pas de maintenir ouverte une crise qui est aussi celle de son époque. Et quand il ne peut plus, à la force de l’écriture, arbitrer ces oppositions, il s’en va. Reste son œuvre. D’où pourrions-nous regarder ce travail obstiné de la distinction, sinon depuis le moment de notre propre crise ? Et comment l’analyser sinon à travers les procédures précises et objectives, parfois intimes, de son écriture ? Dans Nerval, l’empilement des âges et des mythes, l’ordre de la narration et la logique des images, mais aussi bien tel dispositif de ponctuation ou tel trait de grammaire, tout est la marque et le moyen de l’effort contre la confusion.
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