Sumario: | Le Vieux Monde a beaucoup écrit sur le Nouveau. Il ne s'est pas privé de le juger, et de le juger mal. Dès le départ, le continent et ses habitants ont été affublés d'un nom erroné. Plus tard, le "Siècle des Lumières" a énoncé d'incroyables contre-vérités. L'ethnocentrisme européen était triomphant. En outre, les préjugés anti-espagnols venaient déformer un peu plus les images fantasmatiques. Aujourd'hui, les sciences mesurent mieux leurs limites ; nous savons que l'Amérique n'est pas encore découverte. À chaque étape, l'Histoire Naturelle aura été un élément-clé du débat. Jamais les savants n'auront été des hommes de cabinet qui s'imaginent travailler loin des contingences : le patriotisme, l'idéologie, la politique ou tout simplement le bonheur esthétique étaient au rendez-vous. L'ambition personnelle ne pouvait pas être toujours absente ; en revanche, l'abnégation et l'enthousiasme sont souvent venus à bout de difficultés matérielles de tout ordre. Vaille que vaille, les créoles eux-mêmes prirent peu à peu la mesure de leurs richesses. Tout cela explique qu'une équipe d'hispanistes spécialisés dans l'Amérique Hispanique ait voulu apporter sa pierre sur un pareil chantier. Les textes que nous publions ont été présentés et discutés à la Sorbonne en séminaire. Un volume est déjà paru en 1986.
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