Sumario: | Pendant quatre siècles Cularo, fondée sur une plaine d’inondation au confluent de l’Isère et du Drac, n’est qu’une agglomération moyenne de la cité romaine des Allobroges. Implantée aux confins d’un vaste territoire dont Vienne est le chef-lieu, elle commande un carrefour essentiel vers les Alpes et la vallée du Rhône. Son destin bascule à la fin de l’Antiquité, plus précisément à partir du dernier quart du IIIe s. après J.-C. La ville, transformée en place forte par les empereurs Dioclétien et Maximien, est dotée d’un rempart monumental. Moins d’un siècle plus tard, l’empereur Gratien l’élève au rang de chef-lieu de cité et lui donne son nom : Gratianopolis. Ce changement de statut suscite l’installation presque immédiate d’un siège épiscopal. Le cœur de la ville se fixe près de la "porte Viennoise" où le nouveau pouvoir religieux choisit d’établir sa cathédrale. Ce volume retrace l’évolution du quartier depuis ses origines romaines et, surtout, l’histoire d’une partie des monuments du complexe épiscopal : le premier baptistère, la cathédrale et son cloître, l’église Saint-Hugues, le palais des évêques, le cimetière paroissial, le rempart médiéval. C’est aussi l’histoire des restaurations de ces édifices qui est abordée, évoquant ainsi, à travers l’exemple de Grenoble, les débats permanents qui tournent autour de la notion même de patrimoine. Il est le fruit de ce qui fonde aujourd’hui l’archéologie urbaine : la fouille en profondeur des sédiments naturels et celle des fondations de constructions disparues, mais aussi la fouille des élévations masquées par les enduits et les constructions adventices. Étroitement associés à l’étude des archives, ces travaux permettent de restituer l’évolution de la topographie urbaine, mettant ainsi en évidence les origines de nos centre-villes qui constituent autant d’histoires particulières.
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