Sumario: | Les représentations de l’argent sont rares et contrastées dans la littérature comme dans l’iconographie médiévales. Cependant l’usure est au coeur des débats des théologiens, et les prédicateurs dénoncent l’avarice auprès de populations accablées d’impôts et constamment préoccupées par l’altération des monnaies. La dette, la dîme et le denier est une analyse sémantique centrée sur les champs lexicaux de la monnaie, de l’impôt, de la dette, du revenu et des métiers de la finance. Elle a été conduite à partir d’un corpus central de textes en moyen français d’auteurs proches de Charles V (Philippe de Mézières, Evrard de Trémaugon, Christine de Pisan et Nicole Oresme) élargi aux autres textes de la période 1355-1405. Portant sur cet axe diachronique, époque de crises économiques et financières et de bouleversements majeurs (création du franc, naissance de l’impôt d’État), cet ouvrage présente et analyse le vocabulaire économique et financier à la fin du Moyen Âge pour des lecteurs historiens, linguistes, économistes, soucieux d’appréhender les fondements des mécanismes financiers. Le vocabulaire économique et financier du Moyen Âge fonctionne selon la problématique du « dû » autour des échanges pécuniaires et des dettes financières et morales. Cet ouvrage illustre, par l’originalité et la rigueur de son analyse, la représentativité d’une pensée occidentale médiévale, opposant la spiritualité du divin à la matérialité peccamineuse de l’argent, alors que nombre de notions sont communes aux champs lexicaux de l’argent et de la morale.
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