Sumario: | L'internationalité de la science n'entraîne pas l'internationalisme des scientifiques. La présente étude révise l'image idyllique d'une « science jamais en guerre ». Elle démontre que la communauté scientifique internationale, en plein essor au tournant du siècle, n'opposait pas, aux impératifs de ce qui était alors perçu comme l'intérêt national, les normes d'une solidarité supérieure de l'esprit ou de l'humanité. Bien au contraire, les voix de la modération se firent d'abord entendre dans les milieux politiques. La détente locarnienne était l'oeuvre de la politique étrangère des États. L'histoire ne confirme donc pas la légende voulant que les scientifiques constituent nécessairement le fer de lance du mouvement pour la paix. Les hommes de science ne sont-ils pas à ta remorque de l'Histoire plutôt qu'ils ne la façonnent ?
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