Sumario: | Cet ensemble de vingt-trois articles se propose de cerner la notion d'espace littéraire en examinant tour à tour des œuvres théâtrales (Shakespeare), romanesques (de Jane Austen à Vladimir Nabokov), poétiques (du romantisme à Ted Hughes), à l'aide d'approches critiques complémentaires et l'on notera que la diversité du corpus n'entame en rien l'unité et la cohérence de la recherche. Outre certains noms inévitables pour un pareil sujet (G. Bachelard, M. Blanchot), la narratologie, la poétique et la stylistique fournissent les outils et les concepts les plus constamment employés. Si le romancier met en jeu des notions spatiales entendues en un sens métaphorique (frontières, distances, horizons, paysages, sites, chemins, demeures), le poète, lui, est surtout un «prospecteur solitaire dans les galeries de mots» et il construit un espace fibré parcouru par la simple impulsion des mots vécus. Dans un souci de pluridisciplinarité, on a cru bon d'aborder, documentation iconographique à l'appui, la rhétorique de l'espace dans les arts plastiques: si les artistes empruntent à l'espace des géomètres un peu de son assiette et de son aplomb, on voit aussi qu'ils se plaisent, surtout à l'époque baroque ou dans la peinture américaine contemporaine, à égarer les repères, brouiller les frontières, affirmer le caractère fragmenté, dissocié de la réalité. Enfin l'espace-temps de la musique permet de reprendre par un biais inédit un certain nombre des problèmes posés tout au long de ce volume: métaphore et sémantique du discours, métaphore et référence, espace de la figure.
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