Sumario: | La forme des agglomérations, telle qu'elle s'inscrit dans les plans cadastraux, est susceptible de documenter des processus historiques impossibles à connaître par d'autres sources et d'apporter un éclairage nouveau sur les informations apportées par les sources écrites et l'archéologie. L'ouvrage est consacré à des agglomérations françaises d'origine antique ou médiévale de toute taille. Trois régions sont particulièrement représentées : la Normandie, le Languedoc et l'Anjou-Touraine. Parmi les questions de méthode abordées, les critères d'identification des opérations d'urbanisme occupent une place importante. La planification n'affecte pas nécessairement tous les éléments constitutifs de l'espace urbanisé. Elle peut porter sur une des composantes indépendamment des autres : le réseau viaire, le parcellaire, le bâti, la composition des édifices majeurs. Le «planifié» et le «spontané» ne constituent pas des catégories distinctes mais représentent les deux extrêmes d'un spectre continu : les tissus urbains qu'on qualifie de «spontanés» résultent d'un cumul de décisions individuelles à l'échelle d'une ou plusieurs parcelles. En confrontant les résultats de l'analyse morphologique des plans cadastraux avec les sources écrites et les sources archéologiques, les études réunies dans cet ouvrage tentent de définir la part de l'urbanisme et de la planification dans le développement des agglomérations médiévales. Elles mettent en question un certain nombre d'idées bien ancrées dans l'historiographie, telle la permanence des structures planimétriques des villes antiques, qui est certainement moins importante qu'on ne l'admet encore généralement, ou le rôle des établissements monastiques dans le développement des agglomérations. Elles montrent que les périodes majeures d'urbanisation, comme les modèles que suivent les acteurs de l'urbanisme, diffèrent sensiblement d'une région à l'autre. Cet ouvrage représente l'aboutissement d'un programme de recherche sur la…
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