Sumario: | Les notions de message et d’ambassade semblent étroitement liées. Cependant, si l’ambassade constitue un fait historique, les termes de « message » et « messager » s’appliquent à des réalités très variées. Les contributions de ce recueil permettent, par-delà la diversité des textes étudiés et des approches utilisées, de dégager des constantes qui représentent autant de problématiques pour l’étude des récits d’ambassades et des figures du messager. Même s’il se veut ou se prétend objectif, le narrateur, qui a pu être aussi acteur ou témoin de l’événement, reste le maître de son récit : il peut user de toutes les ressources du langage à sa disposition pour écrire l’histoire et orienter la relation des faits d’un point de vue idéologique, moral ou esthétique. Dans cette perspective, on notera, à bien des reprises, l’intérêt d’une démarche comparative confrontant le récit choisi à un ou plusieurs autres points de vue sur le même événement. Le message implique aussi une rencontre avec l’autre, il est étroitement lié à la parole transmise et reçue, respectée ou trahie. Se trouvent alors posées les questions de la compréhension (par exemple, du porteur de la parole divine), de la sincérité et de la confiance, mais aussi de la manipulation et du pouvoir (du messager ou de son mandant). Enfin, le messager ne s’exprime pas seulement par des mots, mais aussi par des gestes et attitudes et par le symbolisme d’objet ; il peut respecter ou transgresser des codes ou usages.
|