Sumario: | Les « grandes » familles ont eu leur généalogiste voire leur historiographe, mais ce n’est pas le cas des familles « moyennes » qui sont les plus nombreuses. À partir de l’histoire d’une famille du négoce bayonnais, les Lamaignère, Madeleine Dupouy a recréé sur deux siècles l’itinéraire collectif d’une famille et de ses alliés, les Labarthe, les Drouilhet, les Despinose et les Drouillard. Elle a brossé à grands traits leur évolution, leur cadre et leur mode de vie ainsi que les liens qui les unissaient. Au sein de ce groupe, Madeleine Dupouy a souligné l’importance des femmes, garantes des valeurs de la culture du négoce et aptes à diriger la maison de commerce en l’absence du chef de famille. Au sein de ce groupe se détache la famille Drouilhet, banquiers bayonnais tentés par la « savonnette à vilain » dont la réussite spectaculaire a pour cadre Madrid, l’une des capitales du négoce international de l’époque moderne, mais aussi Paris où ils s’intègrent à la noblesse d’extraction chevaleresque. Bayonne n’est pas le théâtre exclusif de cet ouvrage, l’auteur a suivi les migrations successives des différents protagonistes de ce récit dans les ports dans lesquels ils se sont installés : Nantes, Lisbonne, Le Havre. De même elle les a accompagnés à l’Isle de France et à Saint-Domingue qu’ils ne quittent pour les États-Unis qu’au moment de la victoire du général Dessalines. Dans la dernière partie de ce livre, l’auteur décrit les transformations qu’apportent la Révolution et l’Empire dans la vie de ses personnages et nous fait participer à la gloire du « Regulus nantais ». Enfin, elle analyse les ressorts du passage progressif du négociant d’Ancien Régime au notable du XIXe siècle impliqué dans la vie de la Cité, puis elle aborde les mutations professionnelles des derniers représentants de ces familles en dressant les portraits d’un « propriétaire-rentier éclairé » féru d’agronomie et d’un journaliste engagé dans la vie politique et passionné d’économie.
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