Sumario: | « Des Tsiganes en Europe » et non « Les Tsiganes en Europe ». Parce que les Tsiganes sont divers, multiples, qu’ils bougent et qu’ils se transforment. Insaisissables, dit-on. Les textes proposés dans ce volume décrivent des aspects précis de leur vie, explorent des attitudes singulières, s’attachent à l’analyse de conduites qui peuvent paraître surprenantes… mais c’est l’attention à l’inattendu aussi bien qu’à l’ordinaire qui permet de saisir le réel. Les domaines abordés sont variés : la mort, l’argent, la religion, la musique, la cuisine, l’oralité et l’écriture… Et les thématiques déclinées encore plus, mais certaines apparaissent prégnantes : la force du lien familial, l’importance de la parole, la complexité de la relation aux autres entre familiarité et mise à distance… Différents aussi les groupes tsiganes représentés : des Rom, des Sinti, des Gitanos, des Mānuš… Et les pays visités : Hongrie, Italie et Autriche, Espagne et Portugal, France et Belgique… Au fil des chapitres, le tableau se met en place : l’Europe des Tsiganes ou l’Europe selon certains Tsiganes ? Mais il reste inachevé et pourrait aussi bien donner à voir d’autres configurations : qui peut prétendre épuiser la complexité tsigane ? Le propre de l’ethnologie est de mettre en évidence les dynamismes qui animent les sociétés qu’elle étudie. Ce livre montre que si les Mānuš , les Gitans, les Sinti, les Rom… réussissent à rester ce qu’ils sont dans le monde tel qu’il va, c’est-à-dire à conjuguer fi délité à soi-même et adaptation, c’est avant tout en s’appuyant sur les ressources qu’ils trouvent au sein de leurs propres communautés - constat qui, dans le contexte politique contemporain, n’est pas sans importance.
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